Nous avons passé 4 jours sur l’île de Pâques (Rapa Nui),
perdue dans le Pacifique à mi-chemin entre le Chili et Tahiti. Une petite île
traversée sur toute sa largeur par la piste d’atterrissage, l’une des plus
grandes au monde, payée par les Américains pour servir de piste de secours à la
navette spatiale. La compagnie LAN a le monopole à destination de l’île,
engendrant des prix non compétitifs
(mais inclus dans notre billet TDM, ouf !)… le point positif est la
régulation du tourisme et la préservation de ce petit coin de paradis.
Pour rentrer dans notre budget (vu le coût élevé de la vie
insulaire) nous avions réservé un emplacement avec tente au camping Tipanie Moana
(7 000 pesos chilien/j/pers). On y fut très bien accueilli, en commençant
par le traditionnel collier de fleur à la descente de l’avion, l’embrassade de
Benjamin, le proprio, et par le barbecue au poisson le soir même. Bonne ambiance
et bien équipé, une adresse à recommander.
Au camping, nous avons rencontré un
autre couple tourdumondiste français très sympathique, qui fait le trajet en
sens inverse sur la même durée : Florence et David (basés sur Paris avant
le départ et supporter de l’OM pour David et PSG pour Flo…). Nous avons passé
nos quelques jours sur l’île avec eux, échangé sur nos expériences respectives,
descendu quelques bières (avec l’accord des trésoriers !) et bien rigolé…
Nous sommes partis à la découverte des mystères de l’île en
Jeep… une journée pour faire le tour des différents moais, certains couchés
face contre terre, d’autres debout, d’autres semi-enterrés et d’autres encore dans
la roche, à moitié taillés… La carrière de taille des moais se situe au
centre-est de l’île, celle des chapeaux (les pukaos) au centre-ouest et ces
gros blocs de pierre volcanique sont disposés tout autour de l’île. La majorité
des moais, parfois seuls, parfois à plusieurs (jusqu’à 15) regardent vers
l’intérieur de l’île… les questions qui se posent sont pourquoi et
comment ?
Plusieurs hypothèses existent des plus rationnelles, aux
plus farfelues en passant par les plus poétiques… La plus probable évoque un
peuplement de l’île par des polynésiens, venus des îles Marquises, entre l’an
300 et 800. Un roi polynésien vaincu et contraint à quitter son île aurait
envoyé en éclaireurs 7 fils de grands chefs pour trouver un autre
territoire : l’île de Pâques. Les éclaireurs furent divinisés sous forme
de 7 moais, ceux de l’Ahu Akivi, les seuls tournés vers la mer et les
Marquises ! Le roi polynésien avait 6 fils, à l’origine des principales
tribus de l’île. Les moais, qui seraient plus de 900, voire 1000 en comptant
ceux enterrés, furent taillés entre l’an 800 et 1680 pour personnifier les
ancêtres fondateurs de chaque clan. Certaines tribus seraient entrées en
compétition pour obtenir des moais de plus en plus grand et de plus en plus beaux.
Le plus imposant, encore dans la carrière, aurait eu 21,60 m de long pour 180
t… Les moais sont sculptés dans du tuf volcanique et les pukaos (chapeaux) dans
une pierre volcanique rouge. Ces chapeaux seraient une représentation des
cheveux remontés en chignon des ancêtres divinisés. Pour la question du
transport, les moais auraient été couchés sur des radeaux puis glissés sur des
rondins de bois, comme le firent de nombreuses autres civilisations (Incas,
Aztèques, Egyptiens) ! Simple non ? Autre hypothèse : les moais étaient
débout et on les faisait pivoter centimètre par centimètre ... Seuls 30% de
moais seraient arrivés à destination ! Les statues avaient également des
yeux de corail pour représenter le visage vivant des ancêtres et projeter leur
mana (puissance spirituelle). Aujourd’hui, un seul moai, le moai Ko Te Riku a
retrouvé ces yeux.
De 1680 à 1864, de nombreux conflits opposent les différents
clans (prise de pouvoir, surpopulation et famine…). Des compétitions
athlétiques étaient réalisées annuellement au niveau du village Orongo, au
sommet du volcan Rano Kau, pour déterminer le futur chef (culte de
l’homme-oiseau). Cependant, des révoltes eurent lieu et les vainqueurs mirent
face à terre les moais de leurs ennemis et leur arrachèrent les yeux, ce qui
peut expliquer les nombreuses statues à terre… mais pas seulement, en 1960,
l’île fut victime d’un tsunami. Toutefois, des travaux de restauration et de
remise en place furent effectués.
L’île de Rapa Nui fut officiellement découverte en 1722 par
un amiral hollandais, le jour de Pâques !
A partir de là, la civilisation des Pascuans dépérie jusqu’à
pratiquement disparaître avec tout leur savoir. Leur disparition est, en très
grande partie, due aux colons et notamment aux péruviens qui en 1863 les
déportèrent et les réduisirent à l’esclavage…
L’île de Pâques devient chilienne en 1888, mais ce n’est
qu’en 1966, après des années difficiles, que les Pascuans acquirent le droit de
vote et des papiers d’identité.
Lors de notre séjour, pour profiter pleinement de la beauté
de l’île, nous avons observé le couché de soleil à 21h sur le site de
l’Ahu Tahai puis le levé à 7h15 sur le site de l’Ahu Tongariki… de beaux
moments, au son d’une mandoline, accompagnés d’une bière pour le couché et d’un
petit déj’ pour le levé !
Le couché de soleil :
Le levé de soleil :
Nous avons également gravi le volcan Terevaka
pour une vue à 360° et enfin visité le village de l’Orongo et le superbe
cratère du Rano Kau…
Vue du volcan Terevaka :
Village de l'Orongo et cratère du Rano Kau :
La température très élevée de l’île et le manque d’ombre
nous a également grandement incité à profiter des plages : celle d’Anakena
avec sable blanc, cocotiers et moais en arrière-plan mais bondée de touristes ;
une plus sauvage dans une petite crique volcanique ; et enfin la petite
piscine du centre ville, aménagée dans la mer, où des tortues géantes ont élue
domicile. Nager avec des tortues… ça c’est fait ! Petite curiosité :
depuis une éclipse solaire en 2011, l’île est très sèche…
Bref, nous avons aimé notre passage sur l’île, les paysages,
les mystères, nos rencontres… notre périple en Amérique du Sud commence très bien !
Magique ! Ce levé et couché de soleil me donne des frissons. J 'ai l impression d y etre
RépondreSupprimerHello ! très sympa cet article, nous allons nous en inspirer ;)))
RépondreSupprimerEncore ravis de vous avoir croisé sur notre route, on a passé un excellent moment avec vous.
On vous souhaite une bonne continuation de TDM.
et je tiens à préciser que je supporte Zlatan,, et pas le PSG looool