Région de Salta : un tour en voiture avec nous ?? ça vaut le détour…

Nous sommes arrivés en Argentine, dans la ville de Salta, au Nord-Ouest du pays. Le voyage en bus a durée 12h, entre 3 500 et 4 200 m d’altitude, avec une vue panoramique sur le magnifique paysage ! (Nous étions situés aux premières loges sur les sièges en haut du bus). Arrêt à la douane pendant 3h pour les formalités administratives : nous mangeons notre salade de pâtes et tomates pendant l’attente, puisqu’il est interdit de faire transiter des fruits et légumes… (Carole était au courant puisqu’il y à 5 ans, lors de son précédent voyage en Amérique du Sud, elle avait eu un procès verbal à cause d’une pomme !) Une fois arrivés, sous une grosse averse de pluie (… merci les pantalons et vestes imperméables), nous avons pu rejoindre à pied notre auberge de jeunesse, en traversant les rues inondées !

Nous décidons de prendre le temps de visiter cette belle région du Nord-Ouest pendant une dizaine de jours en louant une petite voiture pour avoir la liberté de voyager ! De ce fait, la priorité du premier jour est de trouver une location de voiture au meilleur prix et aussi d’échanger nos dollars ! Et oui, sachez qu’en Argentine, suite à la crise économique, un marché d’échange de devise s’est créé ! C'est-à-dire qu’il est impossible pour un argentin de retirer des dollars et difficile de voyager. Et surtout, le peso étant sans cesse dévalué, beaucoup d’argentin préfèrent conserver des dollars au cours beaucoup plus stable. Ils achètent donc les dollars aux touristes, mais à un taux bien évidement supérieur à la normale !! Prenons l’exemple d’1 dollar officiel = 8 pesos argentin, or dans la rue 1 dollar « bleu » = 12 pesos argentin, voire 12,5 selon négociations !! Ce qui représente, vous l’aurez compris, un gain de pouvoir d’achat pour les touristes (échangeant les dollars dans la rue) de  50 % !!! Le savant d’avance, nous avions retiré des dollars au Cambodge et lors de notre escale à New York !

Une fois l’argent en poche, nous voilà parti pour négocier le tarif de la location de voiture. Après avoir fait une douzaine d’agences (en espagnol, merci Carole !), nous avons trouvé au meilleur prix (environ 18€ par jour) une petite Chevrolet 3 portes chez Europcar pour la durée de 8 jours ! Le jour suivant, découverte de la ville sympathique de Salta avec sa belle place, ses multiples églises et  ses rues commerçantes ! et surtout préparation de notre circuit !

Nous voilà donc partis à la découverte de la région de Salta, allant au nord jusqu’Iruya et au sud à Cafayate.

Salta – Tilcara :

De Salta, nous prenons la route « 9 » direction le Nord. Cette petite route nous fait passer par des paysages très contrastés. Après avoir quitté la ville de Salta, nous traversons une belle campagne verte où nous croisons de beaux chevaux et leur cavalier : les gauchos ! Puis prenant progressivement de l’altitude, nous voilà en pleine forêt tropicale (!), puis en montagne et enfin dans un paysage totalement minéral avec des massifs à la géologie très particulière et de toutes les couleurs !

Tilcara est un joli petit village andin avec sa petite place typique et son église. Coup de chance, nous arrivons pendant les préparatifs du Carnaval : groupes de musique et de danse locaux, défilés des fanfares… Très bonne ambiance et beaucoup de routards argentins. Cette région au Nord de Salta est une Argentine dans l’Argentine : la culture andine est très forte, on se croirait plutôt en Bolivie ou Pérou…

Tilcara – Humahuaca – Iruya :

Iruya est une destination très prisée par les  touristes mais difficile d’accès ! N’ayant qu’une petite voiture, nous décidons d’aller à Humahuaca tôt le matin pour prendre le bus local qui va à Iruya. Le trajet en bus dure 3 heures pour 80 km à cause de la route en terre, de l’altitude et surtout de la route sinueuse ! Sur la route, nous ne sommes pas déçus du voyage, une suite de paysages magnifiques se succède et on en prend plein les yeux ! Nous verrons aussi que nous avions bien fait de prendre le bus (voir les photos) !! 

Ouf !! on n'a pas pris la voiture....

Arrivés au village d’Iruya, enfin à 30 min à pieds, car une rivière empêche les bus de passer ! Et là, magnifique petit village en altitude, avec son église jaune, ses rues pavées et son terrain de foot, le tout dans un décor à couper le souffle ! Nous n’y restons que 3 heures car il ne faut pas louper le bus du retour ! 

De retour au village, nous le visitons tranquillement avant de déguster un fromage de chèvre acheté sur le marché et une bonne bouteille de vin rouge argentin, ça faisait longtemps !!

Humahuaca – Purmamarca :

Nous reprenons la route en sens inverse pour rejoindre Purmamarca. Nous traversons à nouveau la Quebrada de Humahuaca et ses montagnes colorées, on ne s’en lasse pas ! Nous nous arrêtons au niveau du monument qui symbolise le tropique du Capricorne, eh oui nous sommes au niveau du 45° parallèle de l’hémisphère Sud ! On en profite également pour aller voir les paysans au travail : en pleine récolte de salades, carottes…

Sur la route, nous sommes témoin d’une chute à vélo dans les graviers d’une argentine ! De suite, nous stoppons la voiture pour lui porter secours et là, on la voit avec une fracture ouverte de l’avant bras et la tête en sang mais consciente ! L’ambulance n’arrivant pas, nous l’avons conduit à l’hôpital de campagne le plus proche avec l’aide d’une locale ! Quel  coup de stress, mais nous restons encore bluffés par le courage de la cycliste.

Enfin, nous arrivons à Purmamarca, appelée la « vallée des peintres » à cause de sa montagne aux 7 couleurs qui surplombe la ville. Nous avons randonné toute l’après-midi pour admirer ces différentes curiosités géologiques.

En soirée, nous avons goûté au steak de lama ! ça ressemble un peu au chevreuil…

Purmarmarca – Salinas Grandes – San Antonio de los Cobres – Chicoana :

La journée avait déjà mal commencée ! Au réveil, nous découvrons notre Tuperware, avec la salade prévue pour le midi et préparée la veille, dans l’évier, vide… Dans une précédente auberge on s’était fait piqué des bières et un avocat, mais là carrément la salade !

Puis nous avons pris la route en direction des grandes salines. Nous ne verrons que le sel récolté. En effet, à cause de la pluie, la croûte de sel est recouverte d’eau mais le paysage reste magnifique avec les montagnes et nuages qui se reflètent dans ces lagunes.

Pour poursuivre notre circuit et éviter de reprendre la même route qu’à l’aller, nous décidons d’emprunter la « Ruta 40 » jusqu’à San Antonio de los Cobres, sachant dès le départ que cette route n’est pas goudronnée… Cette route est belle, sauvage, avec quelques rares habitations. Nous croisons des vigognes (sorte de lama sauvage), un renard, des ânes, des vaches et un vieux monsieur qui attendait patiemment une voiture sur cette route désertique ! Nous l’avons pris en stop et peut être nous a-t-il protégé avec son signe de croix… En effet, lors d’un passage, à guet, d’une rivière, nous sommes restés bloqué en plein milieu, impossible de bouger la voiture, l’eau commençait à entrer dans l’habitacle… mais fort heureusement un 4x4 passait par là avec un câble ! Et nous a sorti de ce pétrin ! On a eu chaud aux fesses !!!

Fatigués, nous décidons de modifier notre itinéraire et de prendre la route 51 vers Salta plutôt que de continuer par la route 40 vers Cachi. La route sera quand même à moitié en terre, mais beaucoup plus praticable. Arrivés à 17h30 dans les environs de Salta, sous un gros orage, nous abandonnons l’idée de rejoindre Cachi le soir même par la route 33 et stoppons à Chicoana.

Quelle journée éprouvante…

Chicoana – Cafayate :

De la route goudronnée tout du long ! Quel bonheur !!!

A cause de la journée de la veille et de la forte pluie tombée toute la nuit, nous préférons emprunter un itinéraire sûr et aller jusqu’à Cafayate par la route 68, un vrai billard, même si quelques chutes de gravillons parsèment le chemin. Nous traversons la « Quebrada de las Conchas » et ses magnifiques paysages sculptés par le vent et l’eau. La roche rouge ferrugineuse enchante notre trajet de sculptures naturelles :

Les risques sur la route étaient vraiment là...

• La Garganta del Diablo (la gorge du diable),

• L’Anfiteatro (l’amphithéâtre), 

• Los Tres Cruces (les 3 croix) et son mirador,

• El Sapo (le crapeau),

• La Casa de Loros (la maison des perroquets),

• El Obelisco (l’obélisque),

• La Ventana (la fenêtre),

• Los Castillos (les châteaux).

Nous atteignons ensuite Cafayate en traversant nos premières vignes (des vignes en plein désert…). Cafayate est connue pour son vin blanc, le Torrontès, apparemment le meilleur vin blanc du pays. Le soir nous goûtons une parillada (petit barbecue avec diverses viandes : escalope de poulet, entrecôte de bœuf, côte de porc, boudin noir et saucisse), mais sommes un peu déçus. Heureusement, un petit concert avec danses traditionnelles viendra agrémenter la soirée.

 

Cafayate – Ruines de Quilmes :

Nous décidons de rester une journée entière à Cafayate pour explorer le site archéologique de Quilmes, situé à 60 km, et visiter les caves du coin ! Pour commencer, le site des ruines de Quilmes est une sorte d’amphithéâtre naturel, où les indiens Quilmes bâtirent leur village à étage, partant de la vallée et montant dans la colline. La visite se fait sous un soleil de plomb,  à 38°C, la grimpette de la colline fut donc éprouvante mais la vue vaut le coup !

Les ruines de Quilmes

Ensuite, nous partons à la recherche de vignobles pour visiter et déguster le Torrontès… Peine perdue pour les premiers, car justement en ce moment c’est les vendanges et ils ne peuvent donc accueillir les touristes !! Mais ne désespérant pas, le dernier « Domingo Hermanos » nous ouvre ses portes. Visite puis dégustation de 2 blancs et 1 rouge ! Le blanc est réputé car il est fruité et sucré grâce à la chaleur, la sécheresse et l’altitude qui permet à la vigne de « travailler peu mais travailler bien ». Ces conditions climatiques le différentient de son homologue à Mendoza. D’ailleurs, nous irons dans quelques jours visiter ces vignes ! Nous craquons bien évidement pour l’achat d’une bouteille de blanc que nous dégustons le soir même !

Carole en mode pose sur un demi tonneau !!!

Cafayate – Molinos – Cachi :

La vallée de Calchaquies s’étend de Cafayate à Salta en passant par les villages d’Angastaco, Molinos et Cachi. Nous la parcourons par la « Ruta 40 ». Cette balade en voiture est encore une fois très difficile à cause de la route en terre ou graviers. Résultat avec une moyenne de 40 km/h, nous avons mis plus de 4 heures ! Toutefois, la petite Chevrolet tient le coup ! On traverse toujours de magnifiques paysages mixant de belles montagnes, des rivières, des prairies, des vignes, des troupeaux de chèvres et des villages avec de belles églises…

• Sur la route d'Angastaco

• Sur la route de Molinos

• Cachi

Les célèbres empenadas !!!

Cachi – Salta :

Dernière ligne droite jusqu’à Salta ! Enfin droite… façon de parler !

La route est de nouveau goudronnée à partir de Cachi, enfin en partie ! C’est d’ailleurs l’une des étrangetés argentines : vous roulez tranquillement sur une route goudronnée, puis soudain, elle se transforme en piste de terre pour redevenir goudronnée quelques kilomètres plus loin…

Nous traversons le parc national de « Los Cardones », des cactus partout ! Traversé par une longue route en ligne droite de 12 km : la « Recta de Tin Tin » ! Puis nous atteignons un plateau appelé « Cachi Pampa » où broutent en toute liberté vigognes, ânes, chevaux… Nous retrouvons petit à petit la verdure.

La recta de Tin Tin

Au Col de Piedra del Molino nous atteignons les 3 348 m d’altitude qui nous offrent une vue plongeante sur la « Cuesta del Obispo » et la route sinueuse (en terre) que nous allons emprunter. Les brouillards gâche la magnifique vue présente sur toute les cartes postales, mais ça fait partie des aléas…

Nous atteignons ensuite la « Quebrada de Escoipe », une vallée verte étroite, et longeons la rivière que nous traversons parfois par de vieux ponts de fer. Nous croisons toujours les doigts en espérant que le prochain bloc de pierre ne tombera qu’après notre passage… !

Nous regagnons ensuite les environs de Chicoana et El Carril avec leurs plantations de tabac et leurs installations de séchage et rentrons à Salta !

Champs de tabac

Nous rendrons notre voiture sans aucun problème et presque sèche à Europcar qui n’y verra que du feu ! Etant donné le prix très concurrentiel que nous avions eu nous attendions l’embrouille, mais finalement ce n’était qu’une bonne affaire ! On recommande.

Après avoir fais lavé notre linge, fais quelques courses et rédigé cet énorme article (…), nous avons pris notre bus direction Iguazu (24h de trajet) et ses non moins connues chutes ! Nous venons juste d'arriver sous une chaleur tropicale moite. Encore de beaux paysages en perspective demain...