dimanche 9 mars 2014

Santa Cruz, Sucre et Potosi : carnaval, trek fabuleux et expérience minière à 4000 m d’altitude !

Finalement ce ne fut pas 32 mais 36h pour rejoindre Santa Cruz en Bolivie… quel périple. En plus, l’hôtesse du bus nous annonce qu’il y a eu un problème technique et que nous n’aurons pas de plateau repas ! Pour le 1er repas du midi, la compagnie de bus nous donne 20 pesos argentin, de quoi s’acheter un sandwich, le soir on se rendra compte que nous n’aurons rien ! Heureusement on avait prévu un paquet de gâteaux et 2 tablettes de chocolat ! Le lendemain, on aura quand même un petit déj’, un vrai déjeuner dans un resto bolivien et puis il faudra attendre notre arrivée à 22h pour le repas du soir que nous cuisinerons à l’auberge accompagné d’une caipirinha offerte!

Arrivés à Santa Cruz, notre chauffeur de taxi nous apprend que le lendemain c’est le défilé du carnaval suivit de 3 jours fériés ! En fait du samedi au mardi tout sera fermé… nous ne visiterons pas les musées et églises de Santa Cruz et Sucre… dommage, mais nous assisterons au Carnaval !

La cathédrale de Santa Cruz
A Santa Cruz, nous verrons une partie du défilé, semblable au défilé de Rio, même plus grand selon quelques habitants ! On verra des danseurs, des orchestres et quelques chars. Ce qui nous aura le plus étonné est de voir la ville s’habiller de bâches plastiques… mais nous comprendrons plus tard… il est de coutume pendant le carnaval d’asperger les passants d’eau, de mousse mais aussi d’encre !!! 


Pour l’anecdote, en revenant du défilé, nous avons pris le bus dans le mauvais sens. C’est ainsi que 30 min plus tard, nous avons été contraints de descendre au terminal en pleine cambrousse en périphérie de la ville…après quelques minutes de stress car peu de passage et endroit peu fréquentable, un taxi apparu…ouf !

Ne pouvant pas faire grand-chose à Santa Cruz, nous n’y restons que 2j puis reprenons la route vers Sucre. En Bolivie, il ne faut pas réserver son billet de bus à l’avance mais se rendre au terminal de bus, faire toutes les compagnies pour connaître leur destination et comparer les prix qui sont normalement à peu près tous les mêmes… seul le confort et la sécurité changent ! Mais pendant le carnaval, les prix fluctuent…Nous avions donc opté pour un qui mettra 16 h de route !! Ici, les bus ne sont pas comme en Argentine, Joël dit même qu’il fait un retour en Inde ! Bus en mauvais état, plus de passagers que de places assises,…, de ce fait difficile de dormir la nuit ! De plus, l’état des routes et les lignes sinueuses de montagne ne facilitent pas le trajet !!

Nous arrivons quand même à bon port et à l’heure, certes fatigués ! La ville de Sucre est bien sympathique, avec une belle architecture et entourée de montagnes ! Nous l’avons visité de long en large : le marché local, le mirador avec vue sur la ville, le parc Boliviar avec sa tour Eiffel, la place du 25 Mai, les églises… pendant 2 jours.







Le marché local très vivant








Tout en assistant en direct au carnaval qui ressemble plus à une guérilla de bombes et de pistolets à eau, de jets de mousse entre boliviens le tout dans une ambiance musicale et festive (avec l’aide d
e la boisson locale « le leche du tigre » qui est un mélange de lait, de pisco, de noix de coco…). Vous comprendrez que nous, les touristes sommes les premières cibles pour les locaux ! Même protégés de nos impers, nous avons eu le droit à de bonnes douches, de bonnes rigolades mais aussi de bonnes embrassades surtout Carole par les Boliviens éméchés !






A noter aussi qu’en Bolivie, nous reprenons le régime alimentaire de l’Asie, c'est-à-dire manger dans la rue car cela est moins cher ! Certes peu diversifié avec le repas local : assiette de poulet accompagné de riz et  patates !

Souhaitant découvrir la nature bolivienne, nous décidons de faire un trek de 2 jours avec pour guide David, un local, de l’agence Jaku Trekking (on recommande!). Ce trek commence à Chataquila à 3650 mètres d’altitude, sanctuaire de la vierge, où nous prenons le chemin des Incas pour descendre jusqu’au village de Chaunaca. Le spectacle est de toute beauté, des montagnes verdoyantes et rougeâtres à perte de vue, de petits villages perdus, des troupeaux de chèvres et moutons, des locaux fuyant les photos…


Le chemin des Incas









Nous marchons environ 6 h avant d’arriver au fameux village de Maragua, connu pour sa localisation au centre d’un cratère. Celui-ci aurait été formé par la chute d’un météorite, créant d’étranges plissages de la montagne en forme de vagues ! Une seconde théorie évoque le mouvement des plaques tectoniques. Une vraie découverte unique en son genre ! Nous passons la nuit dans ce cratère, dans un petit refuge en pierre !




Le lendemain matin, nous reprenons la route pour 5h de marche. Après une visite rapide d’une tisseuse locale dans le village, nous allons à la découverte de traces de dinosaures à Ninu Mayu. Et oui, en pleine montagne, sur un versant rocheux, nous pouvons observer des traces de pas de dinosaures ! Puis retour, par une vallée de toute beauté jusqu’à un petit village pour prendre le bus local vers Sucre.






Après ces bons moments passés à Sucre, nous prenons le bus direction Potosi, la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du Monde, à 4000 mètres d’altitude !!
Potosi est une ville labyrinthique, qui monte et qui descend, si on ajoute à cela le climat beaucoup plus rude (on a désormais acheté un bonnet de laine !) et l’altitude, il est difficile de se déplacer facilement surtout avec le mal des montagnes qui frappe à nouveau Carole… les matés de coca ne suffiront pas, elle prend désormais un comprimé !



La ville de Potosi fut connue, à une époque, dans le monde entier grâce à sa richesse. En effet le « Cerro Rico », est une montagne exploitée à partir de 1545 par les conquistadors espagnols pour ses minerais d’Argent, de Cuivre, d’Etain et de Zinc… A l’époque faste 1 tonne de minéraux contenait 800 kg d’Argent !!! Aujourd’hui seulement 70g… les filons deviennent minuscules. L’étain avait pris le relais, mais le court mondial ayant chuté… Bref, l’extraction n’est plus du tout rentable, les compagnies privées l’ont compris et ce sont retirées. Les mineurs travaillent désormais en coopératives privées et s’exploitent eux-mêmes (ils gagnent entre 60 et 120 Euros par mois sans sécu, ni retraite), mais l’ambiance familiale de la mine attire toujours des générations de mineurs… Nous avons visité une partie d’une galerie avec Willy un guide francophone de l’agence Maro Polo Tours. Après s’être équipés d’une tenue adéquate et avoir fais quelques achats pour les mineurs (feuilles de coca, coca-cola et gâteaux… nous pouvions même acheter de la dynamite !), nous nous sommes enfoncés dans ce trou noir ! Tout d’abord nous avons fais quelques offrande au « Tio », le diable de la mine, pour qu’ils nous protègent. Willy nous expliqua que les espagnols torturaient les indigènes et les esclaves noirs pour qu’ils travaillent plus et les menaçaient d’être emportés par le diable. Mais les indigènes se rendirent vite compte que la plus grande menace c’était les espagnols et firent d’« El Tio » un ami. Ensuite nous nous sommes enfoncés un peu plus dans la mine jusqu’à un petit refuge avec un Christ où Willy nous raconta avec nostalgie sa propre expérience d’enfants de mineurs et de mineurs pendant 7 ans… sous la pression de sa mère il quitta la mine mais pour y revenir en tant que guide ! Un petit regret : lors de notre visite les mineurs ne travaillaient pas pour cause de carnaval…









Nous avons également visité la « Casa de la Moneda », la maison de la monnaie, construite par les espagnols au XVIIIème siècle pour frapper la monnaie des colonies, faite évidemment à base d’Argent et de Cuivre fondus et laminés sur place. Nous découvrons l’évolution des techniques : à la main, à la vapeur puis électrique. Nous apprendrons également deux choses étonnantes :
  • La première : cette monnaie fut utilisée par les Etats-Unis et lorsqu’ils créèrent leur propre monnaie ils conservèrent le « S » et le « I » du poinçon de Potosi formé de la juxtaposition du « P,T,S,I », ce qui donnera le $ !!!
  • La seconde : actuellement la Bolivie ne produit plus sa monnaie, les pièces sont fabriquées au Chili et au Canada et les billets en France !







Nous verrons également le tableau de la Vierge de la Montagne qui mêle à la fois des croyances Incas et des croyances catholique et dont la robe représente le Cerro Rico. En effet, dans les croyances Incas, la Pachamama (la terre nourricière) est représentée par un triangle semblable à une montagne mais pour évangéliser les indigènes, les colons dessinèrent un rond au sommet de la montagne pour représenter la Vierge… 


Petit conseil aux routards : faites gaffe à vos poches, un coup de cutter et on vous pique ce qu’il y a dedans, sans que l’on se rende compte…  enfin dans le cas de Joël, la poche était doublée et il a coupé la mauvaise !

La prochaine étape est celle la plus attendue de  l'Amérique du Sud : le salar d'Uyuni ! 

1 commentaire:

  1. wouah ! ca me rend nostalgique de revoir tout ça ! vous le racontez très bien, ça me donne envie de retourner en arrière et de refaire les étapes avec vous.
    sympa le coup du cutter ...
    on pense a vous
    David&flo

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